dimanche 17 avril 2011

ACORN - Petit à petit...


Acorn Computers a produit deux des plus beaux exemples de la micro-informatique britannique : le BBC Micro et l'Electron.
Il y a quelques années à peine, cette firme naissait.





Le fondateur d'Acorn, Chris Curry, est un ancien employé — et un ami très proche — de sir Clive Sinclair, qui l'engagea en 1965 pour le salaire royal de 11 livres par semaine (environ 150 francs!).

Devenu employé de la Sinclair Radionics, Curry, ingénieur de recherche, fut nommé responsable d'un projet qui aboutit à la mise sur le marché de la calculatrice Executive, en 1971. Au cours des cinq années qui suivirent, il se consacra à la mise au point de machines de ce type, où l'on voit aujourd'hui les ancêtres directs des micro-ordinateurs domestiques. En 1975, Sinclair Radionics cessa toute activité, et Curry s'associa avec Sinclair pour une nouvelle opération nommée « Science in Cambridge » : il s'agissait de vendre des composants électroniques sous forme de kits.

Une calculatrice montre-bracelet se vendit particulièrement bien. Mais Curry s'intéressait aux ordinateurs construits à partir d'un circuit imprimé, tels qu'ils commençaient à apparaître aux États-Unis. Il entreprit d'en construire un.


Ce fut le MK 14 (microprocesseur à 14 puces, livré en kit), qui comprenait un microprocesseur de chez National Semiconductors, une RAM de 256 octets, une petite ROM abritant un programme moniteur, et les composants nécessaires pour un affichage à huit chiffres, utilisant des diodes électroluminescentes.

Curry s'aperçut aussi que la compagnie était sans cesse amenée à fournir conseils et idées aux amateurs d'électronique qui lui téléphonaient; il décida d'engager Herman Hauser, qui préparait alors un doctorat à Cambridge, afin de s'occuper de ces problèmes. Mais il eut bientôt de profondes divergences avec Sinclair, et décida de fonder sa propre compagnie. Ce fut la Cambridge Processor Unit (en abrégé CPU; allusion à central processing unit, « unité centrale »). Hauser devint son associé, et tous deux, installés dans un petit bureau de Bridge Street, à Cambridge, se firent experts-conseils en électronique et en informatique.

Le succès du MK 14 et l'évolution du marché aux États-Unis montraient clairement que les amateurs étaient à la recherche d'un ordinateur intégré dans un boîtier, et qui parlerait Basic. Au cours d'un projet pour un client, CPU avait rédigé une version très rapide de ce langage, destinée au contrôle des machines; la firme décida de l'implanter sur un appareil qu'elle mettrait en vente. Ce fut l'Atom, et à cette occasion CPU prit le nom d'Acorn. Il s'agissait avant tout de conquérir le marché éducatif; mais beaucoup de lycées estimèrent que le basic utilisé différait par trop des standards établis par Microsoft pour pouvoir être acceptable. Toutefois l'Atom eut beaucoup de succès auprès des particuliers. Une version améliorée, le Proton, fut mise au point à l'intention des laboratoires et des universités.

Le Proton en était au stade de préproduction lorsque, en 1981, Curry apprit que la B.B.C. était à la recherche d'un appareil permettant la mise en application de ses cours d'informatique. Il devait être d'usage facile, même pour les débutants, avoir de grosses possibilités, et pourtant rester de prix raisonnable (le prix imposé était de 200 livres, soit environ 2 500 francs).

Curry entreprit non d'améliorer encore le Proton, mais de construire quelque chose de nouveau, qui ferait la démonstration des capacités du microprocesseur 6502. Après une lutte sans merci face à Sinclair Research (qui proposait le Spectrum), Acorn obtint le contrat, et sortit le micro-ordinateur BBC.




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